Salve Regina ou « l’attentat au poireau »
La nuit était déjà tombée, hier, sur le marché de Noël de la Ville Rose. D’innombrables badauds se pressaient autour des stands colorés et bondés, quand une femme d’une cinquantaine d’année s’est précipitée, tirant un caddy débordant de légumes, sur une boutique située non loin du marché, échoppe vendant des kébabs et autres produits hallal.
Sous la violence du choc, plusieurs bouteilles de sauce blanche se seraient brisées, blessant des passants, tandis qu’une grosse pile de sandwichs aurait dégringolé, écrasant au passage le minois d’un bébé dans une poussette.
La femme aurait hurlé « Jésus est grand ! » puis « Il va naître le Divin Enfant ! » avant de se flageller violemment avec la botte de poireaux tirée de son caddy.
Rapidement maîtrisée par les vigiles du marché, conspuée par des passants, visiblement très agitée, elle aurait ensuite été amenée au commissariat de Jolimont par les forces de l’ordre très vite arrivées sur les lieux.
- J’étais certain qu’un tel incident finirait par arriver à Toulouse, après les drames de Marseille et de Belleville…
dira le vendeur, Ahmed Benali, à notre reporter venu interroger la foule, apparemment très choquée. Nous rappelons à nos lecteurs que vendredi, en pleine prière musulmane, un comité se réclamant de la « Manif pour tous » avait déjà déversé des kilos de saucisson devant la mosquée du Vieux Port, aux cris de « Dieu est grand et Jésus est son fils ! », tandis que dimanche, après la messe, à Belleville, plusieurs curés d’obédience traditionaliste avaient tenté de jeter des missels en latin sur un stand des puces vendant des livres et objets coraniques en hurlant « Salve Regina »…
Mais le Ministre de l’Intérieur avait, par deux fois, appelé à la raison en infirmant la thèse d’attentats terroristes, se basant sur des expertises psychiatriques ayant prouvé l’incurie mentale de ces fauteurs de trouble.
- Nous devons raison garder et je vous promets que l’ordre et la sécurité de tous nos compatriotes seront préservés !
Il ne reste plus qu’à espérer que les experts toulousains puissent faire rapidement toute la lumière sur ce que les habitants de la Ville Rose surnomment déjà « L’attentat au poireau », qui laissera, nous en sommes persuadés, de douloureuses séquelles sur l’économie de la région.
De notre reporter Savine O’Snack.